Chers amis,
Le coeur n’est vraiment pas à publier des recettes de cuisine ou des news pour partager avec vous mes dernières découvertes.
Je ressens comme vous une immense tristesse.
J’ai mal à notre démocratie, mal à notre République, à nos valeurs.
Je ne sais d’où vient cette haine de l’autre, sous couvert de la religion.
En état de choc depuis mercredi, je suis allée à Notre-Dame jeudi, et ce rassemblement m’a fait du bien.
Vendredi, c’était à nouveau l’horreur. Impossible de décrocher des chaînes infos.
Je me souviens du 11-septembre. J’étais en vacances à Corfou. Nous étions dans la chambre car mon fils, âgé de quelques années, faisait la sieste. Mon conjoint amusé de trouver le nécessaire à couture s’est mis en tête de coudre je ne sais quoi… La scène était hallucinante et j’ai allumé la télé : j’ai vu l’avion se fracasser contre les tours. Je ne comprenais pas. J’ai changé de chaînes, partout les mêmes images. Je n’ai jamais oublié le 11 septembre.
Je sais que le traumatisme de ce que nous avons vécu depuis mercredi est tout aussi fort. Alors, hier, c’était une évidence d’aller marcher. Se lever pour les Charlie, se lever pour la Démocratie, pour la Liberté.
Nous étions des milliers. Dès 13 h, la place de la République était noire de monde. Les gens étaient là. Aux fenêtres des drapeaux tricolores, des banderoles.
Nous sommes restés bloqués assez longtemps à République au départ, bd. Voltaire, l’ambiance était incroyable. Ensemble, nous affichions
notre Liberté, notre Egalité, notre Fraternité.
Nous avons marché ensemble. Nous avons scandé « Charlie », Liberté ou la Marseillaise (enfin pas moi, je marche mais je ne veux plus que le sang soit versé !).
Le cortège s’arrêtait pour ovationner les policiers et les snipers. C’était incroyable.
(Vidéo de Catherine Bru, photographe)

Chacun se parlait, se souriait.
Je remercie le monsieur devant moi qui se retournait et en me souriant me mettait en garde contre les poteaux et piliers.
Plus tard, sur le quai du métro, qui nous ramenait, une vieille dame m’a dit qu’elle n’avait pas vécu ça depuis la Libération.
Voilà, j’avais besoin de partager avec vous. Je ne sais pas quand je reposterai des recettes et des infos. Il faut que les choses se tassent, mais ça viendra forcément.